Liberté, Objets, Fraternité – Yves Samuel

Le 13 novembre prochain marquera le 10e anniversaire des attentats du Bataclan. À la suite de cette tragédie, Yves Samuel a réalisé en studio les portraits d’objets mémoriaux et au premier anniversaire en 2016 les a affichés sur les murs de Paris, afin d’honorer la mémoire des victimes et les fragments de vies qu’ils symbolisent.
Tel un hommage à cet anniversaire, une sélection de ces œuvres sera présentée à Paris Photo (Grand Palais) du 13 au 16 novembre 2025 avec la galerie CLAIRbyKhan. Une séance de dédicace d’Yves Samuel se tiendra le 14 novembre à 15h sur le stand de la galerie pour la sortie du livre. Ces photographies seront également accessibles à tous dans la station de métro République, où elles seront exposées du 11 au 17 novembre, grâce au soutien de la RATP et en partenariat avec le Musée et Mémorial du Terrorisme, afin de « mettre en lumière » ces objets de mémoire au cœur de la ville.

«Des fleurs, un livre, une guitare, mais aussi des bouteilles de vin et des photos de familles, des mots griff onnés et des dessins d’enfant, des peluches et des drapeaux, et plein d’autres choses encore. Un week-end de novembre, ils s’accumulèrent par centaines sur le pavé parisien. Bientôt, ils furent des milliers entremêlés, serrés les uns aux autres, exposés aux intempéries comme au regard des passants, et ils y passèrent du temps.
Racontant ce que nous unit, ce qui nous rassemble, dans la joie comme dans la douleur. Avec délicatesse, Yves Samuel invita quelques-uns d’entre eux à pénétrer un studio pour les saisir dans toute leur singularité, pour leur tirer le portrait. Un an plus tard, il placarda ces portraits ça et là sur les murs de Paris, et tous et toutes les reconnurent. Dix ans après, les revoici. Bribes de vies, traces d’un instant, morceaux d’histoire. Avant Paris, il y en avait eu aussi à Madrid, en 2004, et à Londres, en 2005. Là, sur un carton, un mot disait en substance : « En temps normal, nous n’avons pas le sentiment d’être “ensemble” : dans la rue comme dans les couloirs de métro, nos corps ne se touchent pas, nos regards ne se croisent pas, nous ne nous parlons pas. Mais dans un moment comme celui-ci, il est évident que nous sommes ensemble : ce qui touche l’un d’entrenous nous affecte tous. » Ainsi va la vie dans les grandes villes, dans la joie comme dans la douleur, dans la douleur comme dans la joie, et aujourd’hui autant qu’hier.»

Gérôme Truc – sociologue et chercheur du CNRS, qui signe la postface de Liberté, Objets,Fraternité.