Ishiuchi Miyako, une conscience éclairante

Ishiuchi Miyako est une artiste autodidacte qui a construit une œuvre majeure dans l’histoire du 8^e art, particulièrement dans le monde de la photographie japonaise, trop longtemps dominée par les hommes. Un monde qui ressemblait à un « boy’s club », pour reprendre les termes de l’autrice. Née en 1947, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Ishiuchi Miyako prend conscience de sa condition de femme au cours des manifestations étudiantes des années 1968. « Lorsque j’ai commencé la photographie, cette expérience m’a fait connaître le Mouvement de libération des femmes (MLF), et j’ai organisé une exposition dont le slogan était « D’une femme qui est vue à une femme qui voit », dans laquelle je voulais que s’expriment des femmes indépendantes », nous apprend la photographe.

Le Japon qui sera en majesté cet été aux Rencontres d’Arles car, en plus du solo show d’Ishiuchi Miyako, Kering soutien plusieurs initiatives pour mettre en avant les femmes photographes. Avec notamment l’exposition Transcendance qui présente 5 autrices, et dont le commissariat est assuré par Lucile Reyboz et Nakanishi Yusuke (créateurs du festival Kyotographie) ; mais aussi Quelle joie de vous voir, photographes japonaises des années 1950 à nous jours, une exposition collective pour redécouvrir 25 artistes de l’Archipel. « Il n’est pas possible pour les femmes de s’exprimer et de faire leur travail sans que les hommes les comprennent, conclut d’Ishiuchi Miyako. J’aimerais que davantage d’hommes en prennent conscience. »