Fisheye Magazine #69

Crimes de sang

En ce début d’année 2025, ce qui interpelle, c’est la mise en danger des festivals et des lieux qui défendent la photographie. Ils sont nombreux à vivre dans la précarité que les baisses majeures de subventions des collectivités territoriales et de l’État ne vont faire qu’exacerber. Comment ne pas crier haro sur celles et ceux qui fustigent la culture sans discernement, comme la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, qui s’enfonce inexorablement dans son erreur ? L’élue a ciblé les institutions culturelles qui soutiennent la création en supprimant presque l’intégralité des subventions sur son territoire. Évidemment, il faut savoir rationaliser l’argent public, mais pas au détriment de la création. Nous affaiblissons notre futur commun et ce qui fera sens demain. La photographie au sein de la culture est encore davantage en péril. Nos institutions, à de rares exceptions, sont fragiles. À l’aube des 200 ans de la photographie, que nous allons célébrer en 2026, il est plus que temps que l’on reconnaisse l’élan créateur et vital de l’image en France. La version plus pessimiste consisterait à se demander qui veut tuer la photographie. De quoi planter le décor d’un beau fait divers, faut-il encore qu’il reste quelqu’un pour prendre la photo.