Fisheye Magazine #63

Sortie en kiosque le 6 janvier 2024
Bimestriel

210 x 300 mm
140 pages
Français

Photo de couverture :
© Thaddé Comar

En stock

7,50

« Même la guerre est quotidienne »

Cette citation empruntée à Marguerite Duras nous rappelle à quel point la guerre est devenue un mot banal, une réalité sans emphase, une séance inéluctable qui peut se déclencher à chaque instant sans que cela ne ravive une émotion assez forte pour nous faire infléchir le cours de nos vies. Nous dédions largement ce numéro à la guerre, nous employons le mot « Combat » en couverture pour rappeler les réalités diverses de ces conflits qui voient des hommes s’entretuer sans aucune retenue pour des territoires, des ressources ou des idéologies. La guerre est présente partout à la surface du globe, et elle prend des formes plus ou moins vives. Évidemment, les guerres entre l’Ukraine et la Russie, et celle entre Israël et le Hamas aimantent nos esprits, mais elles sont loin d’être les seules. Proche de nous l’Azerbaïdjan et l’Arménie se disputent le Haut-Karabakh sans que cela nous bouleverse. Ces guerres dont nous ne regardons presque plus les images, ou peut-être seulement celles qui font sensation sur les réseaux sociaux. Pourtant, l’image reste un élément essentiel pour comprendre, analyser et retracer l’histoire de ces conflits. Avec la fin des grands médias écrits qui s’étiolent, les donneurs d’ordre pour les reporters de guerre se raréfient. Une nouvelle génération s’est mis en quête de documenter et rendre compte de la guerre en image autrement, par des nouveaux chemins qui ne se détournent ni du réel, ni de l’éthique nécessaire pour traiter le sujet.
En plus des autrices et auteurs publié·e·s dans la partie centrale de ce numéro – Harley Weir, Brandon Tauszik, Rafael Yaghobzadeh, Eva Hume, Lisa Sartorio et Oriane Ciantar Olive –, nous vous proposons un dossier sur la question des images de guerre, et des pistes pour y réfléchir autrement. Car si on ne peut changer la guerre, on peut certainement la raconter et la montrer de manière à prévenir de nombreux conflits à venir. C’est peut-être une utopie, mais au moment de se souhaiter une belle année 2024, je ne peux que faire de cette utopie, un vœu prospère à la destinée heureuse.

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